Bernard Stamm, Loïck Peyron, Yves Parlier, Michel Desjoyeaux, Ellen Mac Arthur et les frères Bourgnon, pour ne citer qu’eux, ont fait leurs premières armes en courant la mini-transat. Cette course constitue en effet le point de départ de la carrière de nombreux coureurs au large, et une finalité pour certains amateurs qui veulent relever le défi.
Créée en 1977 par le britannique Bob Salmon, la mini-transat se veut
une ouverture « démocratique » pour les navigateurs amateurs,
accessible à tous au vu de la taille des bateaux (6.50m maximum). Cette course
permet de courir au large en solitaire avec un budget restreint. En effet, à
l’époque, bon nombre de navigateurs se sont retrouvés sur la touche, faute
d’avoir pu réunir les fonds nécessaires pour prendre part à des courses comme
l’OSTAR ou le Golden Globe, où les bateaux étaient plus grands et donc plus
coûteux.
Il
faut noter que les conditions de vie à bord d’un voilier de 6.50m en plein
océan sont rudes: les minis sont petits, toilés, le confort y est rudimentaire
car ils sont vidés de tout matériel superflu afin de les alléger au maximum. Le
navigateur est exposé aux vagues et aux embruns et ne peut se reposer que par
tranches de quelques minutes pendant tout le temps de l’épreuve, soit durant
une trentaine de jours au total. Mais la possibilité de traverser l’océan, de
vivre une réelle aventure humaine et de faire un premier pas dans la course au
large inspirait et continue d’en inspirer plus d’un !
La première mini-transat a donc lieu en 1977 avec deux étapes entre
Penzance (GB) et Tenerife, puis de Tenerife à Antigua. Au fil des éditions, qui
ont lieu tous les 2 ans, le parcours a évolué jusqu’à atteindre sa forme
actuelle: une première étape entre Douarnenez et les Canaries puis une deuxième, ralliant les l'archipel à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. La longueur des
bateaux et le manque de sécurité de la course dont témoignent les hommes perdus
en mer lors des premières éditions ont suscité la controverse. En effet,
traverser l’Atlantique sur des bateaux de si petite taille n’est pas sans
risques et la mini-transat a mis du temps a être acceptée dans le monde du
nautisme. Au fil des éditions, de nouvelles mesures de sécurité ont été mises
en place et tendent à limiter les risques pour les coureurs. Le nombre de
participants est en continuelle progression, et actuellement, sélection oblige,
il faut se battre pour être au départ de l’épreuve. La mini-transat s’est
maintenant professionnalisée et le skipper doit désormais faire preuve d’une
grande préparation tant physique que mentale et d’une grande maîtrise des
systèmes météo. Son bateau doit être fiabilisé, affiné et parfaitement équipé
s’il veut pouvoir relever ce défi.